Statement of the director // Declaración del realizador (In Spanish and French)

Texto escrito para el libreto publicado en el Festival de Las Palmas 2007 con motivo del ciclo ‘D-Generación: Experiencias subterráneas de la no ficción’. El documental De función estaba incluido dentro de ese ciclo.

‘De función’ es una mirada a los bastidores de nuestra última gran representación. Para ésta los funerarios nos ponen guapos y a punto porque son los que se encargan del cadáver desde que llega hasta que va al cementerio. Su actividad se desarrolla en la parte desconocida de un tanatorio, diferente al recinto donde se vela al difunto. Y en esa zona ‘subterránea’ es donde estuvimos moviéndonos durante meses, filmando y tratando de capturar la vida, el trabajo y su intensa y desenfadada cotidianeidad. Actitud que compensa – como si de un proceso homeostático se tratara - el ambiente de un lugar al que se acude principalmente a llorar.

La idea surgió, como pasa muchas veces, leyendo sucesos y artículos en un periódico buscando una historia. Ésta iría cambiando al conocer más cosas de aquel espacio. Personalmente, siempre me habían dado reparo los cuerpos sin vida, pero me animé pensando que como allí no iba a estar sólo podría disimular mi inquietud. El miedo, entonces, no apareció hasta que el funerario, por primera vez, mostró fugazmente un cadáver. Todos se acercaron pero yo di un salto atrás preguntándome dónde me había metido. Si bien con el tiempo me acostumbré y hasta me apuntaba a soltar el típico chiste: ‘¿Sabes?, en ocasiones veo muertos’. También recuerdo que los momentos más impactantes de aquellos días fueron cuando filmábamos en la sala de tanatopraxia. Al registrar a los funerarios, a través de sus movimientos casi mecánicos, su frialdad y su sincronía fruto de la experiencia, nos dio la impresión de estar frente a un curioso ballet, acompasado por los ruidos de sus utensilios metálicos. Sensaciones que se repetían cuando desembalaban el ataúd o descargaban a un difunto de la furgoneta. De ahí vino la puesta en escena con planos fijos, estáticos, imitando un escenario.

Ésta es una película en la que las cosas se miran frontalmente, sin escamotear la cámara a los personajes. Intenta, a la vez, sugerir donde aparentemente no se observa nada. La mente del espectador es la que, en un primer momento sabiendo que aquello que ve y escucha es ‘de verdad’, cierra los ojos o desvía la mirada, pero luego intentará descubrir lo que no se muestra. Es un documental realizado sin intención de desmitificar, simplemente procura acercar al espectador algo que es tan cotidiano como para no dejarlo pasar. Aunque tiene sus riesgos: alguien me dijo al salir de una proyección que ya no se quería morir.

Jorge Tur

VERSION FRANÇAISE

‘La dernière séance’ est un regard sur les coulisses de notre dernière grande représentation. Pour cette dernière séance, les employés des pompes funèbres nous font beaux et nous rendent fin prêts car ce sont eux qui se chargent du cadavre depuis son arrivée jusqu’au cimetière. Leur activité se déroule dans la partie méconnue d’une pompe funèbre, différent du lieu où l’on veille le défunt. Et, c’est dans cet endroit sous-terrain que nous nous sommes déplacés pendant des mois, filmant et essayant de capturer la vie, le travail et leur quotidien intense et désinvolte. Attitude qui compense – comme s’il s’agissait d’un processus homéostatique – l’ambience d’un lieu où l’on se rend principalement pour pleurer.


L’idée m’est venue, comme souvent, en lisant des faits divers et articles d’un journal, à la recherche d’une histoire. Cette idée a evolué à mesure que mes connaissances sur ce milieu ce sont étendues. Personnellement, les corps sans vie m’ont toujours un peu fait peur mais je me suis encouragé réalisant que je ne serais pas seul dans ce lieu et que je pourrais y dissimuler mes inquiétudes. La peur, n’est alors apparue, pour la première fois, que lorque l’employé des pompes funèbres nous montra fugacement un cadavre. On s’est tous approchés mais moi j’ai fait un pas en arrière me demandant où je métais fourrer. Cependant, au fur et à mesure, je me suis habitué et parfois même je me ralliais lançant la blague typique : « tu sais ? Parfois je vois des morts. ». Je me souviens aussi que les moments les plus choquants durant ces jours d’enregistrement furent ceux passés dans la salle de thanatopraxie. En filmant les employés des pompes funèbres, leurs gestes quasi mécaniques, leur froideur et leur synchronisation, fruit de l’expérience, nous avons eu l’impression d’être face à un currieux spectacle de danse, cadencé par les bruits des ustensiles métalliques. Ces sensations se répétaient au déballage d’un cercueil ou au déchargement d’un défunt de la fourgonnette. De là vient la mise en scène par plans fixes, statiques, imitant une scène de spectacle.


Ce film est un film où l’on regarde les choses en face, sans escamoter la caméra aux personnages. Il s’agit, en même temps, de suggérer là où apparemment on n’observe rien. L’esprit du spectateur est celui qui, dans un premier moment, sachant que ce qu’il voit et écoute est « réel », ferme les yeux et detourne le regard. C’est seulement après qu’il essayera de découvrir ce qu’on lui montre. C’est un documentaire réalisé sans intention de démystifier, mais simplement cherchant à rapprocher le spectateur de quelque chose de si quotidien que l’on ne peut pas le laisser passer. Mais il y a des risques : quelqu’un m’a dit en sortant d’une projection qu’il ne voulait plus mourrir.

Jorge Tur